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L'acquisition de la propreté
L'acquisition de la propreté

Source : Edwige ANTIER Mon bébé devient propre édition Jacob Duver.

 

Propreté de l'enfant : 

Généralement acquise entre 2 et 3 ans, la « propreté » chez le jeune enfant est un apprentissage avant d'être un cap à franchir. Amener son enfant à utiliser le pot est un processus qui peut être relativement long et qui exige beaucoup de patience. 

Chez de nombreux enfants, la propreté n'est totalement acquise qu'à l'âge de 4 ans, sachant que des "accidents" sont encore possibles jusqu'à l'âge de 5 ans. 

 

Quel est le rôle des sphincters ?

Pour contrôler ses sphincters, l'enfant doit avoir accompli sa maturation dans trois domaines différents.

Différents critères ont été proposés par les pédiatres et les psychanalystes, de Benjamin Spock à Françoise Dolto. Il s'agit notamment de :

  • Sa maturation neuromusculaire :

Il doit pouvoir ouvrir ou fermer ses sphincters de façon consciente et volontaire. 

La maîtrise de la marche, qui n'est pas simplement le fait de marcher mais marcher avec assurance et parfait équilibre, témoigne de ce degré de maturation neuro-motrice.

L'enfant arrive à commander ses membres inférieurs parfaitement : il peut marcher tout seul, sans appui, il est capable debout de monter et descendre tout seul un escalier jusqu'à la dernière marche.

  • Sa maturation intellectuelle :

Il lui faut comprendre ce qu'est «se retenir» ou «évacuer» l'urine ou la selle, et quel est «le bon endroit». Quand l'enfant aime jouer à placer des objets dans un récipient, qu’il vous imite de plus en plus dans ses jeux, qu’il offre des jouets, qu’il est fier de ses acquisitions et aime être félicité, on peut considérer qu’il est prêt.

  • Sa maturation affective :

Il lui faut désirer faire ainsi.

L'acquisition de ces critères se vérifie chez la plupart des enfants vers 2 ans, 2 ans et demi. Il est donc inutile de mettre un enfant trop jeune sur le pot, d'autant plus s'il ne marche pas.

Il est important qu'il y aille de sa propre volonté et seul, sans que vous le mettiez vous même sur le pot.

A partir de 18 mois, si vous connaissez le moment où il fait habituellement sa selle, vous pouvez proposer le pot à un enfant mais ne le laisser pas longtemps. De toute façon, ce sera l’effet du hasard et n’en faites en aucune façon un objectif.

Ne le forcez pas. L’obliger à rester sur le pot alors qu’il ne maitrise pas son sphincter lui serait préjudiciable par la suite. Soyez patient !

 

L'acquisition de la propreté

Propreté : ne mettez pas la pression

A partir de 2 ans, toutes les conditions peuvent donc être réunies pour que votre enfant devienne propre. Mais parfois, cela n’arrive que vers 3 ans ! L’idéal est d’attendre qu’il se décide, sans rien faire, si ce n’est de lui proposer un pot en libre accès et de lui montrer comment on s’en sert.

Seulement voilà, rien n’incite les mamans à se montrer patientes. Ni le coût des couches qu’on voudrait pouvoir déduire du budget familial au plus vite. Ni les injonctions de l’Education nationale qui n’accepte (en théorie) en maternelle que les enfants « propres ». Ni la pression de la société tout entière, incarnée par les bonnes copines, les belles-sœurs ou les nourrices qui n’ont de cesse de valoriser les mères ayant réussi à rendre leur bébé propre le plus tôt possible.

Pour aider votre enfant au maximum dans cet apprentissage, le mieux est de réussir à tenir à distance tous ces diktats et de le laisser se rapprocher à son rythme du pot sans l’y traîner de force pour éviter tout blocage ou trouble de la personnalité !

Même si votre tout-petit est physiquement et psychologiquement prêt, cela ne veut pas dire qu’il est d’accord pour devenir propre ! Pas facile de renoncer définitivement aux couches et, avec elles, au statut de bébé. 

Pour finir sur les arguments en défaveur de la propreté, citons la fameuse crise d’opposition. A cet âge, un tout-petit tient à montrer avec force qu’il existe en dehors de ses parents (un peu comme il le fera plus tard au moment de l’adolescence). Tout est bon pour s’opposer : le sommeil, l’alimentation et bien sûr le pot.

 

Ce qu'il faut éviter

Les parents sont généralement anxieux lorsque leur enfant tarde à devenir propre. Dans tous les cas, la réprimande, ou le fait de forcer l'enfant à utiliser le pot, sont des comportements déconseillés par les pédiatres. Ils peuvent, sur une base répétée, favoriser l'apparition de certains troubles de la personnalité. 

Ne pas insister si votre enfant ne veut pas s'asseoir sur son pot ou y rester, s'il se lève régulièrement sans avoir rien émis ou si cela vous énerve. Si ces situations se répètent souvent, remettez à plus tard l'apprentissage.

  • Dans le cas d'un refus, il ne faut surtout pas insister et/ou le faire culpabiliser en lui disant que ce n'est pas bien, et en montrant votre déception.
  • De même, évitez les récompenses quand ça marche, car les quelques fois où il ne fait pas, il culpabilisera encore plus.
  • Vous pouvez essayer d'utiliser un réducteur (lunette de toilette adaptée à l'enfant qui se fixe sur celle des grands), votre bébé aura vraiment l'impression de faire "comme les grands" et acceptera alors plus d'y aller.

Il ne faut donc pas forcer un enfant à aller sur le pot sous peine d'obtenir une résistance totale qui retarderait le succès. Si vous voulez éviter ce blocage, il ne faut pas faire de l'acquisition de la propreté une question de volonté de l'enfant. Évitez donc les discours du type «maintenant tu es grand, tu vas me faire plaisir, tu vas faire sur le pot». 

 

La crainte de la dépossession :

En même temps que le plaisir, il peut se manifester pour l'enfant le regret de devoir se séparer d'éléments qui lui appartiennent.

Voir disparaître cette partie de lui-même dans les toilettes, avec ce qu'elles ont d'effrayant, le bruit de la chasse d'eau et la tornade qui enfouit une partie de son corps vers on ne sait quels abîmes, peut constituer un traumatisme psychique important. 

Assez fréquemment, surtout chez les garçons, la peur de la dépossession est telle que l'enfant refuse de faire, que ce soit dans le pot ou aux toilettes. A voir plus loin:«une solution toute simple de propreté à la couche». 

L'acquisition de la propreté

L'apprentissage à la couche :

Une méthode très intéressante. 

La mère d'Edouard était excédée: «Docteur, je le mets sur le pot, il proteste, il ne fait rien, je lui remets sa couche et ça y est:il fait ses urines ou sa selle»

«Alors Madame, il est propre»

«Mais non il ne fait pas dans le pot»

«Il sait se retenir et faire quand il faut, où il faut: dans sa couche. Il est propre à la couche et non au pot».

Les mères sont toujours étonnées et heureuse lorsque je leur fais cette remarque. La reflexion de la mère d'Edouard est l'une des plus fréquemment faites au pédiatre à propos de l'éducation sphinctérienne. L'avantage de la méthode d'éducation «à la couche» est qu'elle se situe dans le prolongement du port continu des couches, sans heurt, sans changement radicale de système, sans exigence par rapport à un pot.

 

Comment faire ?

* Expliquer à l'enfant, entre 18 mois et 3 ans, que maintenant il va pouvoir enlever sa couche pour vivre en culotte; «mais nous pourrons remettre la couche simplement quand tu auras besoin de faire tes urines ou tes selles».

* Posez la couche sur une chaise à sa portée.

* N'attendez pas qu'il demande. Il n'a en général pas encore réalisé ce que vous proposez. Mettez-lui simplement la couche une heure plus tard.

* Vous constaterez que bien souvent l'enfant dont la maturation est prête profite du port de la couche pour se libérer dans les 10 minutes qui suivent.

* Alors, et cette précision est importante, dites-lui simplement «voilà tu as fait pipi», et enlevez lui sa couche. L'idéal est de ne pas laisser l'enfant déambuler trop longtemps avec le change souillé.

* Posez une nouvelle couche propre sur la chaise.

* Recommencez ce manège avec un écart de plus en plus grand.

 

Bien choisir la saison :

Un facteur aussi important que l'âge. C'est la saison qui va décider du moment où vous allez proposer d'enlever les couches. Car il faut réunir une condition : une période de chaleur

Vous ne demanderez pas à l'enfant d'être propre du jour au lendemain, mieux vaut donc proposer d'enlever les couches à 2 ans en plein été ! Si l'enfant circule en culotte et fait pipi dedans, vous n'aurez pas tendance à vous énerver, ce ne sera pas dramatique. 

Laissez vivre l'enfant sans couche pendant une quinzaine de jours d'affilée. Vous pouvez lui proposer le pot environ 2 heures après qu'il ait fait. Parce qu'il est assis, que vous le distrayez avec une histoire ou une chanson sans lui demander expressément d'uriner, qu'il a ses petites fesses au frais, l'enfant fera au début ses urines ou selles par hasard, sans les effets de sa propre volonté. Mais il sera alors heureux de sentir que c'est ce qu'il a fait qu'il fallait faire à vos yeux. Vous le rhabillerez, 2 heures plus tard vous recommencerez, toujours sans contrainte et sans exigence. Un enfant sur 10 demande spontanément d'enlever sa couche et faire dans son pot le jour où il a décidé. Mais ce n'est pas là la majorité, et généralement vous avez besoin d'encourager le mouvement.

 

Les préceptes de base pour l’apprentissage de la propreté :

* Ne lui demandez pas d'attendre lorsqu'il manifeste l'envie d'uriner, il est normal qu'à 3 ans l'envie soit urgente.

* Ne le forcez pas à regarder ses matières évacuées par la chasse d'eau, il pourrait avoir peur.

* Ne l'humiliez pas en lui disant que ça sent mauvais, que c'est dégoûtant pendant que vous le nettoyez.

* Ne le forcez pas et ne le réprimandez pas, il n'est pas question de lui plonger le nez dedans.

* N'essayez pas d'instaurer un système irrégulier : essais de propreté le matin, remise de couches l'après-midi.

* N'essayez pas de le rendre propre le week-end pour le laisser vivre en couches la semaine. D’où l’importance de communiquer entre parents et ass-mat sur ce thème et d’employer une stratégie identique.

* Ne conditionnez pas l'entrée à l'école à l'acquisition de la propreté.

* Félicitez le mais pas exagérément.

* Choisissez des vêtements simples et facile à enlever.

L'acquisition de la propreté

Livres pour les adultes :

* La propreté, de Pr LELONG, PUF Que sais-je

* Les deux premières années de la vie, de J. COHEN SOLA, Laffont 1982

 

Livres pour les enfants :

* De la petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête, de W. HOLZWARTH et W. ERBRUCH, Milan

* Bébé enlève ses couches, de F. DETAY et R. CAPDEVILA, Cadou, 1994

* Marriette, soupir et crotte de bique, de I. SCHWARTH et F. STEHR, Ecole des loisirs

* L'art du pot, de A. MICHEL CLAVERIE

* Petit ours brun vide son pot chez Bayard poche

L'acquisition de la propreté
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